Tout a commencé le jour où j’ai arrêté de fumer, édition, 2021.
Lecture du texte complet sur demande. En lien avec l’exposition éponyme.
CHAPITRE UN : Je t’aime tellement
J’ai imaginé des milliers de fois que tu me choisissais au premier instant. Que tu m’attrapais la main, que tu m’embrassais,
que tu me souriais et que je n’avais plus à avoir peur. Tu es là. Tu rigoles parce que je te dis que je ne me suis pas épilée. J’ai été choisie.
– Je te veux.
Je suis là, j’attends, je me demande ce qu’il va se passer.
La porte sonne, je passe une robe, je cours sur le balcon, tu es là,
tu me souris. Je descends, j’ouvre le verrou, je te demande
ce que tu veux. Tu passes ta main dans mes cheveux, tu m’embrasses. -Toi.
J’écoute une chanson, parfois lorsque je t’ai dans la tête j’essaie de me distraire les oreilles. J’ai cette impression que c’est la distraction la plus proche de mes pensées, elle serre mes divagations, les encercle,
les entoure. Avant même que tu me touches, je sais que tu es derrière moi. Je sens ton odeur. Je me retourne, tu m’embrasses.
– Tu m’as manqué.
J’aime quand tu passes ta main contre ma joue puis que tu l’enfonces dans mes cheveux. Tu englobes mes pensées contre ton désir. Lorsque tu fais ça, que tes lèvres touchent les miennes, je perds le fil. Mon corps éclabousse l’air. Je suis comme morte de vie.
– Tu es belle.
Mon téléphone bipe, c’est toi. Je pense à toi tout le temps. Mon cœur bat encore plus vite. Je ne réponds pas. Je pourrais rester dans ce temps de désir pour toujours. Loin de la réalité. Je voudrais vivre dans un roman d’amour entre la dernière lettre et le point final. Je resterais bloquée ici dans ce temps. L’éternité n’est valable qu’ici. L’éternité de ta peau qui se pose contre la mienne.